© Concours de Nouvelles
Depuis la nuit des temps, l'homme a créé des senteurs, reproduisant ainsi les fragrances naturelles de la terre. Le parfum, c'est une reconnaissance, une mémoire, une exploration, presque une signature. Substances aromatiques que l'on mélange aux boissons, aux mets d'un dîner, que l'on répand dans les airs, les parfums sont aussi les évocations et atmosphères d'un passé qui vous fait revivre les moments les plus intenses d'une existence oubliée. La chimie des parfums, c'est en somme le secret diaphane de la vie, celui que chacun conserve au plus profond de soi. Effluves, fragrances, senteurs, exhalaisons, odeurs, arômes, huiles et essences : voilà bien des mystères que la littérature n'a pas laissé d'investir (Patrick Süskind, Le Parfum). La session 2019 du concours de « Nouvelles Avancées » vous invite à explorer l'univers des senteurs sous le prisme de la chimie et de l'alchimie. De l'Antiquité aux plus récentes découvertes, chaque parfum a son odeur, chaque senteur sa marque unique, propice à mille et un contes merveilleux ! Car les senteurs peuvent aussi être tout à la fois empyreumatiques, désagréables, pestilentielles, fétides, nocives, mortelles. L'histoire des trois derniers siècles montre comment, en Occident, la sensibilité à l'égard des odeurs s'est profondément modifiée : certaines suscitent une aversion croissante, notamment les émanations urbaines associées à un imaginaire de la ville malade, polluée et insalubre. D'autres sont recherchées dans les parcs, la nature et ses odeurs végétales. L'œuvre de Corbin, Le miasme et la jonquille en fait l'archéologie. La publicité moderne invente de nouveaux codes olfactifs. C'est ainsi que l'alchimie des senteurs nous emporte dans un tourbillon complexe, fait d'attrait, de fascination, de rejet et de peur. Voilà toute l'ambivalence des mille et un parfums qui nous conduisent fatalement dans le jardin de l'attirance et de la répulsion, de l'entre soi et de l'autre, du Bien ou du Mal...
Quelques textes :